L’eau qui dort

(Jacques Jelinek, Xavier Baunat)


Remonter la rivière une petite fois

Et pêcher des cailloux étoilés de lumière

Remonter la rivière de l’eau jusqu’aux genoux

En riant aux éclats du ballet d’éphémères

Tu donnerais bien cher pour retrouver la source

Echapper à l’hiver où vient finir ta course

Ce murmure aimé, tu ne l’entendras plus

Et tes yeux sont humides d’agiter l’eau qui dort

 

Aujourd’hui tu l’espères, dieu que l’air est radieux

Tu traverses par jeu l’éventail de poussière

Dans le moulin d’antan dont la roue moud le temps

Et à l’orée des cieux tu sens battre ton cœur

Tu donnerais bien cher pour retrouver la source

Echapper à l’hiver où vient finir ta course

Ce murmure amoureux, tu ne l’entendras plus

Et tes yeux sont humides d’agiter l’eau qui dort

 

Sous l’étoffe mouillée les courbes révélées

Le désir réveillé dans l’écume d’été

Ce corps soudain offert dans l’écrin des fougères

Et le plaisir aigu goûté sans retenue

Tu donnerais bien cher pour retrouver la source

Echapper à l’hiver où vient finir ta course

Cet amour murmuré,  tu ne l’entendras plus

Et tes yeux sont humides d’agiter l’eau qui dort

 

La pluie joue un rondo pianotant la rivière

Allongé sur le dos tes pensées sont amères

Tu renifles aux étoiles et le soir est si pâle

La vie est éphémère et ta barque prend l’eau

Vainement tu espères, t’es trop loin de la source

Il est venu l’hiver où se finit ta course

Son murmure aimé, tu ne l’entendras plus

Et tes yeux sont humides d’agiter l’eau qui dort

 

Remonter la rivière une petite fois

Et pêcher des cailloux étoilés de lumière

Remonter la rivière, de l’eau jusqu’aux genoux

En riant aux éclats du ballet d’éphémères

RETOUR